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L'arthrose : tout savoir sur cette maladie dégénérative, ses symptômes et traitements

Photo du rédacteur: SuperkinéSuperkiné

Dernière mise à jour : 21 oct. 2024

Qu'est-ce que l'arthrose ?

L'arthrose est une maladie dégénérative des articulations qui se caractérise par la dégradation progressive des tissus articulaires et péri-articulaires. Le cartilage, qui recouvre les extrémités des os dans les articulations, permet un mouvement fluide et sans friction. En cas d'arthrose, le cartilage se détériore, et les os commencent à frotter directement les uns contre les autres, provoquant des douleurs, de la raideur, et une perte de mobilité.


L'arthrose touche toutes les articulations du corps, mais elle est particulièrement fréquente au niveau des genoux (gonarthrose), des hanches (coxarthrose), et des vertèbres (discarthrose). Ce phénomène est naturel et lié au vieillissement, affectant progressivement la population avec l'âge.


 

Dégradation du cartilage et inflammation

Dans l’arthrose, le cartilage arthritique devient vascularisé (contrairement au cartilage sain), ce qui entraîne une minéralisation. Cette vascularisation est induite à partir de l'os sous chondral qui va progressivement gagner le tissu. Cela rend le cartilage plus dur et moins capable d'absorber les contraintes. Cette dégradation est souvent accompagnée d’une réaction inflammatoire de la membrane synoviale.

Il existe toujours une relation entre la dégradation du cartilage et la dégradation de la membrane synovial. Au plus, il y a de dégradation du cartilage, au plus il y a de réaction inflammatoire.


Nous pouvons comparer l'arthrose avec les rides. C'est un phénomène naturel de vieillissement de l'articulation ; il est donc inévitable et concerne 100% de la population.


Diagramme de la prévalence de l'arthrose dans la population


Sur les examens (IRM, radios..), le phénomène d'arthrose peut être retrouvé au travers de différentes appellations : arthrose fémoro-tibiale, gonarthrose, discarthrose...


 

Les causes de l'arthrose

L’arthrose est souvent liée au vieillissement naturel des articulations, tout comme les rides pour la peau. Toutefois plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer de l'arthrose :


  1. Vieillissement : L'usure normale des articulations liée à l'âge est un facteur clé.

  2. Surpoids et obésité : Le poids excessif augmente la pression sur les articulations portantes, telles que les genoux et les hanches.

  3. Traumatismes articulaires : Des blessures ou des fractures antérieures peuvent favoriser l'apparition précoce de l'arthrose.

  4. Surutilisation des articulations : Les mouvements répétitifs ou les activités intenses peuvent accélérer la dégradation du cartilage.

  5. Prédispositions génétiques : Certaines personnes sont génétiquement prédisposées à développer de l'arthrose.

  6. Le syndrome métabolique : Association de plusieurs troubles tels que le surpoids, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie...


 

Symptômes de l'arthrose

Les symptômes de l'arthrose varient selon le stade de la maladie et peuvent inclure :

  • Douleurs articulaires : Souvent ressenties lors du mouvement ou après une période d'inactivité.

  • Raideur : Particulièrement présente le matin ou après une période de repos.

  • Perte de flexibilité : Diminution de l'amplitude de mouvement de l'articulation affectée.

  • Craquements articulaires : Sensation ou bruit de grincement lors de l'utilisation de l'articulation.

  • Gonflements : Inflammation autour de l'articulation touchée.


La douleur liée à l’arthrose peut être de deux types :

  • Mécanique : douleur présente lors du mouvement et s'atténuant au repos.

    • Stade avancé

    • Os sous-chondral et périoste

    • Au mouvement

    • Dérouillage

  • Inflammatoire : douleur persistante, même au repos, particulièrement nocturne.

    • Membrane synoviale

    • Poussée congestive

    • Douleur nocturne


Il est important de noter que l'intensité de la douleur n'est pas corrélée au degré de dégradation du cartilage du à l'arthrose. Le cartilage ne possède pas de ramifications nerveuses de la douleur, il ne peut donc pas transmettre au cerveau un signal douloureux. Avoir de l’arthrose ne signifie pas nécessairement souffrir d’arthrose.


C’est une douleur qui apparait au mouvement et qui diminue au repos sauf quand l’arthrose est en phase de poussée congestive inflammatoire (douleur qui persiste au repos et apparait surtout la nuit)


 

Traitements de l'arthrose

Il n'existe pas de traitement pour traiter directement l'arthrose, mais nous pouvons agir sur les symptômes qu'elle engendre et améliorer la qualité de vie :

  1. Traitement non-pharmacologique :

    • Exercices physiques : aérobies, renforcement musculaire, mobilisation articulaire, aquagym, mobilisations analytiques, techniques myotensives-étirements

    • Éducation thérapeutique : informer le patient sur les bonnes pratiques pour préserver ses articulations. Mettre l’accent sur les traitements actifs, la participation du patient, favoriser l’adhésion du patient aux traitement non-pharmacologiques,

    • Plus précisément, en ce qui concerne l'arthrose de la hanche et du genou : évaluation et conseils sur les exercices susceptibles d’atténuer la douleur et améliorer la capacité fonctionnelle,

    • Perte de poids : essentielle pour réduire la pression sur les articulations portantes.

    • Dispositifs d’assistance : cannes, attelles, semelles orthopédiques, chaussures appropriées


  2. Traitement pharmacologique : Ce traitement est généralement constitué d'analgésiques, d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et parfois de corticostéroïdes.

    • Paracétamol : Le paracétamol peut être prescrit en première intention. En l’absence de réponse adéquate ou en présence de douleurs sévères et/ou d’une inflammation, un traitement alternatif peut être proposé.

    • AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) : Les AINS sont prescrits pour l'arthrose symptomatique de la hanche ou genou. Leur utilisation au long cours doit si possible être évitée.

    • Infiltrations : corticostéroïdes ou acide hyaluronique pour soulager l’inflammation.

    • ASAL (agents anti-arthrosiques à action lente) : agent anti arthrosique à action lente : de la glucosamine et chondroïtine sulfate pour l'arthrose du genou (À savoir qu'en l’absence de réponse manifeste dans un délai de 6 mois, le traitement doit être arrêté).


  3. Traitement chirurgical :Dans les cas les plus sévères, des interventions comme l’arthroplastie (remplacement articulaire) peuvent être envisagées (prothèse de hanche, de genou, d'épaule...)


 

Rééducation de l'arthrose

Tout patient atteint d’arthrose symptomatique peut être utilement adressé à un kinésithérapeute en vue d’une évaluation et de recevoir des conseils sur les exercices susceptibles d’atténuer la douleur et améliorer la capacité fonctionnelle.


Il faut mettre l’accent sur les traitements actifs, sur la participation du patient et favoriser l’adhésion du patient aux traitement non-pharmacologiques.


Les patients atteints d'arthrose de la hanche ou du genou doivent être encouragés à pratiquer et à continuer de pratiquer régulièrement des exercices aérobies, de musculation et de mobilisation articulaire.


Le traitement principal est défini par ces 4 points :

  1. Maintenir et améliorer l'amplitude articulaire.

  2. Renforcer les muscles périarticulaires pour stabiliser l'articulation.

  3. Réduire les rétractions musculaires et les douleurs.

  4. Enseigner une hygiène de vie permettant de protéger les articulations au quotidien.

Beaucoup de patients ne veulent pas faire d'exercices à cause de la douleur ; les AINS dominent donc malheureusement les traitements.


La rééducation consiste en des exercices prescrits par un kinésithérapeute pour renforcer les muscles autour de l'articulation et améliorer la mobilité. Le mouvement induit des stimulations mécaniques qui améliorent significativement l'état du patient.


 

Prévention de l'arthrose

Bien que certains facteurs de risque comme l'âge et la génétique ne puissent être modifiés, plusieurs mesures peuvent aider à réduire le risque d'arthrose ou ralentir sa progression :

  • Maintenir un poids santé : Pour réduire la pression sur les articulations.

  • Exercices réguliers : Pour renforcer les muscles et améliorer la flexibilité.

  • Éviter les blessures : En utilisant une technique correcte lors des activités physiques et en prenant des précautions pour prévenir les accidents.

  • Adapter les activités : Réduire les mouvements répétitifs et les charges lourdes.


L'arthrose est une condition courante et gérable avec les bonnes stratégies et traitements. Si vous pensez en être atteint, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic et un plan de traitement approprié.


 

Conclusion

L'arthrose est une maladie courante mais gérable avec les bonnes stratégies. Sur superkiné.fr, nous offrons des solutions de rééducation personnalisées pour aider les patients à soulager leurs douleurs et à maintenir une bonne qualité de vie.


 

Cet article est une version extrêmement simplifiée de la pathologie, conçue pour rendre l'information accessible. Il n'entre pas dans les détails théoriques et peut comporter des erreurs de plus il ne constitue pas un diagnostic médical. Pour des questions précises n'hésitez pas à me contacter.


 
Pour aller un peu plus loin :

Détail de l'altération des différents tissus :

  • La membrane synoviale est le siège d’une réaction inflammatoire (synovite) qui est congestive, contingente et secondaire aux lésions du cartilage.

  • L'os sous-chondral subit un remaniement important caractérisé par une ostéophytose, une condensation osseuse des zones sous pression ainsi que des géodes.

  • Les muscles périarticulaires s’atrophient, perdent de la force et perdent le contrôle neuromusculaire (par exemple : lors de la marche, une trop grande flexion de genou entraine une majoration des contraintes patellaires).

  • Les tendons changent de structure, la capsule articulaire se rétracte et les ligaments se sclérosent ou se distendent.

  • Le cartilage au stade avancé de la maladie dégénère en se fissurant, s’ulcérant et finalement disparait complètement.


Exemple de facteurs de risque de l'arthrose du genou (gonarthrose) :

  • Surpoids, obésité, sports traumatisants à haut niveau, antécédents familiaux d’arthrose, chondrocalcinose, hyperostose ankylosante, tabagisme (20 paquets/an), arthrose des doigts, fracture articulaire du genou, contusion, entorse du genou, varus/valgus.


Ostéophytes :

  • Excroissance osseuse + fibro-cartilage

  • À la jonction synovio-cartilagineuse (ostéophytes marginaux ou sous-chondraux)

  • Les ostéophytes sont différents des enthésophytes


Géodes :

  • Lacune d’hyperpression

  • Liquidienne, gazeuse ou fibreuse

  • Kystisation d’une zone de contusion ou de microfracture de l’os spongieux sous-chondral

  • Irruption de liquide synovial dans l’os spongieux sous-chondral


Physiologie de l'arthrose :

Facteurs biochimiques impliqués dans l’initiation et la progression de l’arthrose :

- cytokines (IL-1β et TNFα)

- éicosanoïdes (prostaglandines et leucotriènes)

- formes activées de l’oxygène (radicaux libres)

- métalloprotéases (collagénases et stromélysines)

- facteurs de croissance

- neuropeptides


Ces facteurs exercent leur activité biologique au sein de trois boucles pathogéniques mettant en relation le cartilage, l’os sous-chondral et la membrane synoviale.


Le chondrocyte occupe une place centrale et joue un rôle primordial dans l’ensemble de ces mécanismes physiopathologiques.


Boucle cartilagino-cartilagineuse :

  • Le chondrocyte sécrète dans son environnement immédiat des métalloprotéases et des FAO

  • Les métalloprotéases et FAO sont responsables de la dégradation de la matrice entourant le chondrocyte.

  • Le chondrocyte synthétise des cytokines et des facteurs de croissance régulant de façon autocrine ses fonctions métabolique

  • Les cytokines (IL-1 et TNF) induisent diminution de la synthèse du cartilage (protéoglycanes et collagènes) et augmentent la synthèse de MMPs, FAO et éicosanoïdes par le chondrocyte

  • Les facteurs de croissance (IGF et TGF) favorisent la prolifération des cellules et la synthèse du cartilage


L'arthrose résulte d’un déséquilibre entre ces deux groupes de médiateurs


  • Lésion mécanique du cartilage ➔ modifications métaboliques et morphologiques des chondrocytes

  • Prolifération des chondrocytes en bordure de la lésion, formation d’agrégats et de synthèse accrue

  • Phase « hypertrophique » : transitoire, s’accompagne d’un épaississement du cartilage, tentative de réparation du cartilage

  • Phase de résorption : les chondrocytes s’épuisent, synthétisent de moins en moins de constituants du cartilage et de plus en plus de MMPs qui dégradent la matrice du cartilage


Boucle synovio-cartilagineuse :

  • L'arthrose s’accompagne toujours d’une inflammation de la membrane synoviale

  • Congestion vasculaire, accompagnée dans les formes les plus sévères, d’une infiltration cellulaire (macrophages et lymphocyte T)

  • Inflammation secondaire à la libération dans le fluide synovial de débris ostéo-cartilagineux et/ou microcristaux

  • Leucocytes et synoviocytes activés produisent MMPs (métalloprotéase) et FAO (forme activée d’O2) ce qui induit la dégradation de la surface intra-articulaire du cartilage et la libération de cytokines stimulant les chondrocytes à produire plus de facteurs cataboliques (destructeurs)


Boucle ostéo-cartilagineuse :

  • L'os-chondral est impliqué dans l’initiation et la progression de l’arthrose. L'épaississement (sclérose) de l’os sous chondral accroit les contraintes mécaniques exercées favorisant sa dégradation.

  • Altération du métabolisme des ostéoblastes sous chondral

  • Production de quantités anormales d’ostéocalcine, d’urokinase, prostaglandine et de cytokines entrainent le remodelage de l’os sous-chondral (épaississement) et peuvent influencer le métabolisme des chondrocytes et participer à sa dégradation.

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